- mirette
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• 1836 arg.; de mirer♦ Fam. Œil. De belles mirettes.⇒MIRETTE, subst. fém.A. — Au plur., fam. Œil. Voilà bien ces yeux dont la flamme traverse le crépuscule; ces subtiles et terribles mirettes, que je reconnais à leur effrayante malice (BAUDEL., Poèmes prose, 1867, p.26). Eh bien! Je sais qu'elles sont un peu de travers, mes mirettes, mais de là à dire que je louche (ARAGON, Beaux quart., 1936, p.367). Le petit homme rose put ouvrir plus grand encore ses larges mirettes quand parut Georges Cadoudal (LA VARENDE, Cadoudal, 1952, p.64). V. fiole ex. de CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p.255.— Rare, au sing. Si y a jamais qu'ces quat'jours-là pour me tomber sur la mirette, je suis pas près d'attraper un compère-loriot (COURTELINE, Les Gaîtés de l'escadron, 1895 ds CELLARD-REY 1980).B. — TECHNOLOGIE1. ,,Outil servant aux maçons pour rejointoyer; aux sculpteurs pour enlever, en exécutant un modelage, la terre glaise en excédent`` (VOGÜÉ-NEUFVILLE 1971).2. Outil servant à vérifier le niveau d'un pavage. (Dict. XXe s. excepté Ac.).Prononc.:[
]. Étymol. et Hist. 1. 1836 (VIDOCQ, Voleurs, t.1, p.275 et t.2, p.339); 2. 1903 v. supra B (Nouv. Lar. ill.: Mirette [...] Techn.). Dér. de mirer; suff. -et, -ette. Sens 2 d'apr. mire «dispositif de visée (servant pour le nivellement)». Fréq. abs. littér.:20. Bbg. HASSELROT 1957, p.201. — PAULI 1921, pp.99-100.
mirette [miʀɛt] n. f.ÉTYM. 1903, sens I; 1837 sens II; de mirer ou de 1. mire.❖———I Techn. Outil de maçon pour rejointoyer.♦ Instrument de modeleur, de sculpteur, pour enlever les excédents de terre glaise.♦ Outil de paveur, pour vérifier le niveau des pavages.➪ tableau Noms d'outils.———II (1880, Esnault). Pop. Prunelle de l'œil. — (1837, Vidocq). Par ext. Œil (→ Loucher, cit. 3). || De belles mirettes. — ☑ Loc. fig. En avoir plein les mirettes : être très fatigué, être ivre. Aussi : être ébloui (sens propre et sens figuré). || En prendre plein les mirettes.1 Voilà bien ces yeux dont la flamme traverse le crépuscule; ces subtiles et terribles mirettes, que je reconnais à leur effrayante malice !Baudelaire, le Spleen de Paris (1869), V.♦ ☑ Loc. (vx). Le jus de mirettes : les larmes.2 Puis les nerfs de la femme reprirent le dessus. La fille éclata en sanglots et avoua.— Il est bien temps de chialer maintenant, fit alors Beaujean, haussant toujours les épaules; c'était avant qu'il fallait y aller du jus de mirettes !Goron, l'Amour à Paris, t. I, p. 29.
Encyclopédie Universelle. 2012.